Exposition virtuelle
Le Grand Henri - Magicien Légendaire
Fidèle à son mandat, le Musée Beaulne présente des expositions qui mettent en lumière des faits marquants de l’histoire locale. L’hommage aux personnages qui ont façonné cette histoire constitue un pan incontournable de cette démarche. Le personnage choisi pour inaugurer cette série n’est autre que le Grand Henri, le célèbre magicien dont la notoriété a traversé tout le Québec.
Henri Brousseau dit le Grand Henri, né à Coaticook le 19 décembre 1921, ainé d’une famille de 6 enfants, faisait des prédictions dès son jeune âge.
Les débuts
Armoire à torture, 1951
Il commença à s’intéresser à la magie vers l’âge de 13 ans après avoir assisté à un spectacle de magie à Coaticook. Dès cet instant, il sut qu’il voulait faire cela toute sa vie.
À l’endos du programme souvenir de ce spectacle, il trouva l’adresse d’un magasin de matériel de magie à New York, d’où il fit venir ses premiers livres de magie. Il commença à fabriquer quelques tours à partir des schémas figurant dans les livres. Il présentait ses petits tours à son père qui était émerveillé de voir ce que son fils pouvait faire. Pour ce qui est de sa mère, elle n’était pas très enthousiaste de voir son fils s’intéresser autant à la magie, car à cette période, l’église ne voyait pas d’un bon œil le fait qu’un de ses paroissiens pratique cette magie considérée comme de la magie noire. Il donnait de petites représentations dans le hangar derrière la maison familiale et, comme prix d’entrée, il demandait à ses amis d’apporter planches et clous, ce qui lui permettait de fabriquer d’autres tours de magie.
À 19 ans, il déménagea à Magog et trouva un emploi à la Dominion Textile comme agent de sécurité, mais son rêve de devenir magicien n’était pas éteint. Parallèlement à son travail, il présenta des spectacles de façon périodique dans les salles paroissiales des environs.
En 1945, il changea de nom de scène et RICONI devint SATANI. Cette même année, il fit la rencontre de Marguerite Goyette, 22 ans, qu’il épousera. Son épouse sera son assistante à plein temps sur scène. De cette union, 4 enfants verront le jour : Monique, Claude, Pierre et Nicole.
Travaillant de très près avec le clergé qui l’engageait pour donner ses spectacles, les débuts furent très difficiles compte tenu de son nom SATANI, trop près de SATAN. Il se disait qu’il pratiquait la magie noire ou dans le langage de l’époque, « qu’il parlait au diable ». Alors, en 1952, il changea de nom : SATANI devint LE GRAND HENRI.
L’homme orchestre et son parcours
Le Grand Henri était l’inventeur, le fabricant et l’exécutant de ses propres tours de magie. Il parcourut le nord-est de l’Amérique du Nord où il fut apprécié par de nombreux admirateurs. D’année en année, il perfectionna son spectacle en introduisant de plus en plus de numéros créés par lui-même. Il fut le premier à faire participer les spectateurs sur scène à ses tours de magie. Au gré du vent, sa popularité grandissait de jour en jour, ce qui faisait de lui un des meilleurs magiciens du temps. Il était tellement connu et reconnu à la grandeur du Québec que même son courrier lui était acheminé sans adresse civique. Lors de ses représentations, son slogan était « Alabazifi Alabazibi ».
La pratique de l’hypnose et la clairvoyance
Il s’initia à l’hypnose, à la parapsychologie et aux phénomènes paranormaux. Il fut le premier au Québec à introduire l’hypnose dans son spectacle. Ce fut un personnage qui a ouvert bien des portes et tracé le chemin pour bon nombre de magiciens d’aujourd’hui.
À partir de 1966, il faisait des prédictions sur les événements à la télévision, à la radio et dans les journaux tout en continuant de présenter des spectacles de magie et d’hypnose. Deux de ses prédictions les plus populaires sont, d’une part la crise d’octobre 1970; il fut soupçonné d’être membre du FLQ, ce qui lui a occasionné beaucoup de problèmes et, d’autre part, le scandale des prêtres pédophiles.
L’artiste, le politique
En plus d’être artiste, le Grand Henri s’intéressait à la politique. Il se présenta comme candidat du Ralliement des créditistes dans la circonscription de Stanstead aux élections fédérales en 1965.
L’une de ses prédictions dans le domaine politique était la suivante : l’Ouest canadien prendra son indépendance du Canada avant le Québec.
